Une autre promenade du dimanche. Au lieu de partir dans les chemins soignés
autour de Vanhakaupunki, nous avons tourné au sud, à partir d'Arabianranta,
direction Kalasatama. Arabianranta et Kalasatama sont des quartiers tous neufs,
beaux immeubles, vue magnifique. A mon sens, ils n'ont oublié que l'essentiel,
de l'espace pour laisser la ville s'exprimer. Petit théâtre ou mauvais
restaurant, café ou association, qu'importe, tant que ce soit changeant et au
gré des humeurs des habitants. Pour l'instant, le lieu communautaire du nouveau
quartier de Kalasatama, c'est le Siwa. Entre ces deux quartiers s'étendent une terra
icognita. Je n'avais jamais pensé à l'explorer, ça ne m'étais même pas
traversé l'esprit que d'y faire de l'exploration urbaine. Nous y voilà, Tuisku
et moi, par un matin qui hésite entre la grisaille et les éclaircies à longer
les berges de la baie de Vanhakaupunki prises dans une épaisse couche de glace.
D'abord, il s'agit d'une zone herbeuse, parsemée de boulots nains, les racines prises dans les glaces. Peinture en deux couleurs, le blanc et le noir. Le royaume de la mélancolie, au moins. Le cœur se sert, l'âme s'apaise. Les bâtisseurs de quartiers aseptisés ont manifestement oublié une parcelle. Magnifique. Les plaques de glaces soupirent sous nos pas en s'affaissant lentement. Google map m'apprend que nous sommes à Hermannin puisto. Cette jachère évolue dans un décor plus industriel. Un champ de machines de chantier, de carcasses aux origines obscures et de roulottes qu'on se dit peut-être habitables est fortifié par un grotesque patchwork de grillages dépareillés. A cette saison, la protection est futile, il suffit de marcher cinq mètres sur la mer gelée pour y entrer. Une décharge de pierre d'excavation abrite des détritus en tout genre, le design des restes de briques de lait ne trompe pas. Ce n’est pas souvent que quelque promeneur vient souiller l'endroit de ses déchets. Un port vidé pour l'hiver à l'exception de quelques rafiots dont le propriétaire a préféré oublier l'existence. Plus loin, un lieu d'hivernage pour bateaux. Je me demandais où les bateaux semi-abandonnés étaient cachés: j'ai trouvé. Y a pas à dire, j'ai un goût particulier pour mes promenades dominicales, car j'aime ces lieux désolés, témoin d'un passé peu glorieux, sans autre futur qu'un projet immobilier. En attendant, il reste un peu d'activité. C'est pas dense, mais quand même. Sur la jeté du port, deux hommes se parlent depuis leur voiture respective. On s'imagine qu'ils veulent faire leur tractation en paix, on s'éloigne. Un peu plus loin, un bateau de fer d'un rouge éclatant doit être la chaumière de quelques âmes créatrices et de Puff the Magic Dragon. Une maison de brique de glace a été érigée sur la mer. Une maison faite de glace, construite sur la mer gelée, je crois qu'on a trouvé le symbole de l'éphémère. Et le dos tourné à la terre, un container à été transformé en scène de spectacle pour un publique certainement très choisi. Dans les lieux abandonnés règnent une certaine liberté, à l’abri des regards. Que c'est bon de trouver une parcelle de terrain qui n'a pas encore été planifiée dans les moindres détails.
La balade est finie, on arrive à Suvilahti, où une queue d'hipsters s'allonge sur des dizaines de mètres devant l'entrée d'un marché aux puces. Allez, je profite de faire honneur à des graffiti-artistes anonymes. 09.02.2014
D'abord, il s'agit d'une zone herbeuse, parsemée de boulots nains, les racines prises dans les glaces. Peinture en deux couleurs, le blanc et le noir. Le royaume de la mélancolie, au moins. Le cœur se sert, l'âme s'apaise. Les bâtisseurs de quartiers aseptisés ont manifestement oublié une parcelle. Magnifique. Les plaques de glaces soupirent sous nos pas en s'affaissant lentement. Google map m'apprend que nous sommes à Hermannin puisto. Cette jachère évolue dans un décor plus industriel. Un champ de machines de chantier, de carcasses aux origines obscures et de roulottes qu'on se dit peut-être habitables est fortifié par un grotesque patchwork de grillages dépareillés. A cette saison, la protection est futile, il suffit de marcher cinq mètres sur la mer gelée pour y entrer. Une décharge de pierre d'excavation abrite des détritus en tout genre, le design des restes de briques de lait ne trompe pas. Ce n’est pas souvent que quelque promeneur vient souiller l'endroit de ses déchets. Un port vidé pour l'hiver à l'exception de quelques rafiots dont le propriétaire a préféré oublier l'existence. Plus loin, un lieu d'hivernage pour bateaux. Je me demandais où les bateaux semi-abandonnés étaient cachés: j'ai trouvé. Y a pas à dire, j'ai un goût particulier pour mes promenades dominicales, car j'aime ces lieux désolés, témoin d'un passé peu glorieux, sans autre futur qu'un projet immobilier. En attendant, il reste un peu d'activité. C'est pas dense, mais quand même. Sur la jeté du port, deux hommes se parlent depuis leur voiture respective. On s'imagine qu'ils veulent faire leur tractation en paix, on s'éloigne. Un peu plus loin, un bateau de fer d'un rouge éclatant doit être la chaumière de quelques âmes créatrices et de Puff the Magic Dragon. Une maison de brique de glace a été érigée sur la mer. Une maison faite de glace, construite sur la mer gelée, je crois qu'on a trouvé le symbole de l'éphémère. Et le dos tourné à la terre, un container à été transformé en scène de spectacle pour un publique certainement très choisi. Dans les lieux abandonnés règnent une certaine liberté, à l’abri des regards. Que c'est bon de trouver une parcelle de terrain qui n'a pas encore été planifiée dans les moindres détails.
La balade est finie, on arrive à Suvilahti, où une queue d'hipsters s'allonge sur des dizaines de mètres devant l'entrée d'un marché aux puces. Allez, je profite de faire honneur à des graffiti-artistes anonymes. 09.02.2014
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