Retour à
Cully pour une semaine d'amitié, de jazz, de paysage fulgurant et ... de
poubelles.
Car je suis
un poubelle boy, rodant les matins gris dans Cully avec mon crew et
débarrassant les souvenirs des festivités de la veille. Selon, l'endroit, harasses
pleines de bouteilles de blancs, sac contenant un joyeux mélange de vieille
pizza, sauce tartare et reste de cendriers ou simple sac de PET. Dans cette
folle équipe, on a tous mis nos vies professionnelles de côté. Le reste de l’année,
nous sommes, entre autre, coordinateur de développement durable, animateur
social, prof de musique, directeur de cœur, chercheur scientifique, ingénieur
en environnement et chasseur de morilles. Et pour une semaine, on devient de vrais
bagnards, heureux de s’acquitter de notre tâche ingrate d’éboueur dans la
journée en ayant le privilège de travailler au grand air et de pouvoir se
consacrer pleinement aux concerts fabuleux qu’on trouve au “Cully”.
Entre
Temple, Next step et Chapiteau, je me gorge à saturation d’une musique riche
qui me requinque l’âme. En matière de jazz, il s’agit de tisser un réseau de guirlandes,
de passerelles et de chaîne d’or entre différents rivages et laisser les côtés
les plus petits et mesquins de nos sociétés et de nos vie se désagréger devant
la Musique avec un grand M. Allez savoir pourquoi, dans la chaleur de ces
salles de concert, des images et des mémoires de voyages, de créations et de l’or
pur dont sont fait les amitiés et les amours surgissent en moi. Et une certaine félicité se
répand en moi quand je réalise au moment des applaudissements que je fais
partie à part entière de cette alchimie. J’ai ma contribution, petite mais
nécessaire, dans l’équation qui réunit ici la virtuosité des artistes, la
volonté des organisateurs du festival et le public.
Et pour le
travail ingrat, je ne changerai pour rien au monde, car conduire un van rempli d’ordures
puantes et de poubelles boy hurlant est une sensation ou un sentiment à part
entière. Idem pour les batailles de croquettes avec les bouteilles de blancs,
les lancés de sacs de PET et la mastication goulue de la compacteuse, éternellement
fidèle à son poste de compacteuse et broyeuse. Un travail qui réveille le héro
qui sommeille en nous.
Un grand toast
aux passionnés qui organisent ça tout au long de l’année, aux staffs qui
rendent tout ceci réalisable, aux artistes et à l’heureux public qui justifie
tout ce charivari. Et un dernier pour le Lac et ses montagnes qui a
certainement sa contribution à la magie du moment.
11.04.2013
No comments:
Post a Comment